Je voulais peindre chaque brique, car chaque brique m’était précieuse.
RM


Birmingham In Memoriam, 1958, Huile sur toile, 96 x 145 cm

BIRMINGHAM

Je suis retourné à Birmingham en 1958 à la mort de ma mère. Après les funérailles, je revins à la maison de mon enfance dans Wheeleys Lane, adorable petite rue des quartiers ouvriers, le temps de vendre les meubles et de tout fermer. La semaine était pluvieuse, mais j’ai réussi à faire quelques aquarelles bien complètes : de la rue, de l’usine et des alentours. C’était une nécessité absolue. Ma mère était morte et il était clair que ma ville natale se mourait elle aussi. Les bulldozers avaient démoli les maisons que j’avais connues.Vers Lee Bank Hill tout était désormais terrain vague. Disparu le pub de mon grand-père ! Disparu mon passé !

Le dernier soir avant mon retour à Paris, je suis allé revoir cette scène. Il avait plu toute la journée, mais les nuages s’étaient maintenant écartés, et, brusquement, un grand coucher de soleil embrasa la vieille cité de briques rouges. Avec compassion, j’ai pensé que dès que ce soleil serait définitivement couché, la lune des temps modernes se lèverait, et que tout aurait la blancheur du béton arme…

A mon retour à Paris, j’ai peint un tableau à l’huile de cette vision émouvante. En souvenir de ma mère et de ma ville, il porte la date et les mots « In Memoriam », mais, ne voulant être que cela, pas de signature.

RM


Birmingham In Memoriam, 1958, aquarelle, 53 x 76 cm

Wheeleys Lane, Birmingham, 1958, encre, sanguine et aquarelle sur papier, 43 x 54 cm

Wheeleys Lane, Birmingham, 1958, encre, sanguine et aquarelle sur papier, ( détail )

Wheeleys Lane, Birmingham, 1958

Wheeleys Lane, Birmingham, 1958 ( détail )

Gregory Street, Birmingham, encre et aquarelle sur papier, 1958, 50 x 65 cm

Usine et Cimetières, 1958, Encre et aquarelle, 50 x 65 cm